jeudi 17 février 2022

Patagonia, episodio 4 : Tortel

 Résumé des épisodes précédents : nous voici en partance de Cochrane pour notre point le plus au sud de notre court voyage.

Nous trouvons un voyagiste intelligent qui a rempli un bus, où nous retrouvons Barbara qui va rejoindre un couple d'amis, et un minibus conduit par la propriétaire de la compagnie que nous prenons.

Le trajet est tranquille, en ce que le paysage devient plus sauvage à mesure que nous avançons. La route n'est arrivée à Tortel qu'en 2003. Elle reste rudimentaire et nous avons droit à un beau dérapage contrôlé en doublant un pick-up...
Le village n'est relié à la téléphonie mobile que depuis 6-7 ans.


Passage rapide à l'hôtel pour déposer les sacs et nous partons à la découverte du pueblito.

Tortel est un village de bûcherons dont les familles viennent de Chiloé et de plusieurs autres régions. Des sculptures parsèment le village et rappellent son histoire et les légendes des personnes venues s'y installer.


Un motif kawésqar (peuple originaire de la pointe sud du continent) : la femme à l'enfant dans un Kájef (canoë).

Le village s'est développé à partir des années 1950 et a délaissé la pêche. Les habitants font de la pluriactivité et des travaux saisonniers tout en ayant un pied à terre à Cochrane.

L'activité touristique est récente et il ne faut savoir s'adapter à un autre rythme. Par exemple, il vaut mieux avoir de la nourriture avec soi car les boutiques et les restaurants ont des horaires disons aléatoires.

La cuisine est bonne mais il faut arriver au bon moment et payer avant que la serveuse finisse son service. Par la fenêtre un colibri dîne avec nous.

Nous partons ensuite faire un tour en bateau direction la isla de los muertos (l'île des morts) par un temps magnifique sur le río Baker.


On y voit les montagnes et l'estuaire avant d'arriver sur cette île tristement célèbre localement.

En 1905, pour exploiter la ressource en cyprès et affirmer sa souveraineté sur ce territoire, le gouvernement chilien concéda l'exploitation de cette essence très prisée à une société anonyme confiée à un Britannique. 234 travailleurs, notamment de Chiloé (des Mapuche pour certains), vinrent y passer l'été avant qu'un bateau ne les ramène une fois leur contrat terminé.

En mai, le bateau attendu n'arriva pas et les travailleurs durent affronter l'hiver sans réserve de nourriture et sans habitation prévue pour cela. 59 personnes moururent jusqu'à l'arrivée d'un bateau en septembre. Aujourd'hui site national, un espace mémoriel a été aménagé.

Sont indiqués ici les noms des 59 personnes décédées sur l'île pendant cet hiver. De l'autre côté se trouvent encore quatre tombes, laissées intactes car le site est classé et ne peut pas être touché.

Il y reste deux cyprès, protégés et seuls témoins de leur présence sur l'île, qu'une touriste s'est empressée de gratter et d'en arracher une petite branche... 😱

Voici une feuille de nalca. Les Chilotes font un four polynésien en creusant un trou dans la terre, y mettent des pierres chaudes pour cuire les aliments et utilisent la feuille de nalca pour recouvrir le tout.

Y vivent des espèces endémiques d'oiseaux : chucaos, aguiluchos et... fío fíos.



Le soir, nous montons en hauteur pour voir l'arrivée d'un ferry, qui reste le mode de connexion principal pour le ravitaillement, et admirer le ciel étoilé avec la Croix du Sud.


Le lendemain nous grimpons pour faire le sentier de randonnée qui entoure le pueblito.

C'est une zone humide qui devrait être protégée ou qui l'est mais où le sentier de randonnée n'est pas aménagé sur toute la longueur. Préparez-vous à marcher dans la tourbe !






Deux bonnes heures de marche après, nous mangeons nos sandwichs quand deux quiltros se battent pour celui de Madame sur un fond d'accordéon...

Retour ensuite à Cochrane, 3H de bus.

Demain (lundi 14) il faudra aller tôt au terminal de bus pour attraper l'unique bus faisant Cochrane-Chile Chico, le chauffeur nous dit d'arriver en avance, ce sera é-pi-que !

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