dimanche 20 février 2022

Valparaíso

 Cap à l'ouest pour le dernier week-end dans la deuxième ville et premier port du Chili : Valparaíso.

Colorée, ensoleillée, baignée par l'océan Pacifique, mais aussi sale (vraiment), Valpo partage les avis.

Nous y passons le week-end dans une ambiance de fin de vacances désertée par les touristes et les locaux.

L'estallido social (cf. "Le Chili, une révolution silencieuse") a ici aussi laissé des traces sur les murs et les pavés.

La statue d'Arturo Prat, héros chilien de la guerre du Pacifique (1879-1883) tué lors de la bataille d'Iquique. Sa statue est surveillée par deux militaires en armes, de même que le siège de l'amirauté.

Les opinions politiques s'affirment. Lorsque les bus n'ont pas circulé lors du deuxième tour de l'élection présidentielle, les particuliers ont pris leur voitures pour amener les électeurs aux bureaux de vote, mais en précisant pour qui ils votaient (généralement les classes populaires qui prennent le bus ont voté Boric).

La partie haute de la ville est classée au patrimoine mondial de l'Unesco. On y parcourt des rues et des maisons bariolées. Bien que les loyers y sont élevés, les habitants sont loin d'être riches et la gentrification n'a pas encore fait son effet. Les bâtiments, anciens, portent le poids des années et des nombreux tremblements de terre.








Plus haut se trouvent les cerros et les poblaciones où vivent les classes populaires. Elles s'étendent à pette de vue.



C'est peut-être joli mais c'est un véritable marqueur de fragmentation socio-spatiale entre quartiers riches, touristique et économique.

La ville basse rassemble les institutions, les rues commerçantes,le marché et surtout le port (civil et militaire). Ses bâtiments art déco du tournant du XX°s reflètent les influences européennes (britannique et allemande surtout) et la volonté de faire de la ville une vitrine du pays.

L'assemblée voulue par Pinochet et déménagée de Santiago. Le changement politique décidera peut-être de son avenir.



Le vraquier à droite côtoie un porte-conteneurs à gauche et les bâtiments de la marine chilienne à l'arrière (frégates et destroyers).



Le marché central.

La ville rassemble de nombreuses influences et nous allons déguster un assortiment de ceviche dans un fameux restaurant péruvien.

Les paroles de Calle 13 - Latinoamérica



Bien sûr, ceci ne témoigne pas de l'ambiance électrique qui règne le samedi soir. Nous voyons des agents municipaux ramasser à grand-peine les cadavres de la soirée.

Valpo, comme Marseille, a son caractère et son identité. Insoumise, sa jeunesse s'exprime et s'affiche dans les rues.

À l'inverse, à 10 minutes de Valpo se trouve Viña del Mar. Plus riche mais aussi plus mondialisée, elle donne l'impression d'avoir vidé Valpo de sa population comme cela fut le cas après l'ouverture du canal de Panama en 1914.
Valparaíso était alors une étape obligée pour contourner le continent (cf. certaines chansons de marins comme "Hardi les gars vire au guindeau").

Valpo et Viña s'expliquent mutuellement et donnent sens à l'agglomération dont je n'ai vu qu'une partie.


Demain, direction le sud-ouest de Santiago et l'ancienne laguna de Aculeo à Paine.

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